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FICHE
Vulvodynie

Le Centre de la Femme à Nantes met à votre disposition ces fiches patient qui vous permettrons de vous informer et de préparer au mieux votre rendez-vous.


Dr M SCHOLLHAMMER et Dr M MOYAL-BARRACCO pour le Groupe MAG
(Maladies Ano-Génitales) de la Société Française de Dermatologie
Mise à jour : Avril 2019

Qu’est-ce que la vulvodynie ?

La vulvodynie est une douleur vulvaire persistante (plus de 3 mois) sans cause identifiable. Elle résulte d’un dysfonctionnement du système de modulation de la douleur. Normalement, la douleur est un signal d’alarme : elle prévient qu’il y a des lésions des tissus. Mais au cours de la vulvodynie, le cerveau reçoit l’information « douleur » en l’absence de toute lésion tissulaire et les mécanismes de blocage de la douleur sont défaillants.

Existe-t-il d’autres causes de douleurs vulvaires persistantes ?

Des maladies inflammatoires telles que le lichen plan, des infections telles que les mycoses récidivantes, des cancers ou états précancéreux, certaines cicatrices d’accouchement, peuvent occasionner des douleurs persistantes.

Comment établit-on le diagnostic de vulvodynie ?

Le diagnostic de vulvodynie est dans la grande majorité des cas clinique et ne nécessite aucun examen complémentaire. Il faudra parfois exclure des causes infectieuses, inflammatoires, cancéreuses ou traumatiques de douleur vulvaire persistante.
La vulvodynie peut être associée à une autre maladie (lichen, mycose
récidivante). Le médecin établit alors que la maladie identifiée ne peut expliquer
à elle seule la douleur persistante.

Quelles sont les zones douloureuses ?

La douleur peut concerner toute la vulve ou, plus souvent, une partie de celle-ci,
notamment l’entrée du vagin aussi appelée vestibule.

Quels sont les caractères de la douleur ?

Le plus souvent, il s’agit d’une brûlure parfois associée à des sensations de picotements, de tiraillements ou de sécheresse. L’envie de gratter est généralement (mais pas toujours) absente.
La douleur de la vulvodynie peut être spontanée (présente en l’absence de tout contact local) ou provoquée par le contact (rapports sexuels ou contacts non sexuels tels que vêtements, tampons, examens gynécologiques, etc.). Il existe aussi des formes mixtes de vulvodynie avec des douleurs à la fois spontanées et provoquées.
Lorsqu’il s’agit d’une douleur de l’entrée du vagin provoquée par les rapports sexuels, celle-ci peut être présente dès le premier rapport sexuel ou ne se déclarer que plus tard, après une période de vie sexuelle indolore.

La vulvodynie est-elle associée à d’autres problèmes de santé ?

Au cours de cet état douloureux persistant, des tensions ou des anomalies de la commande des muscles périnéaux (qui entourent la vulve) sont souvent présentes.
Les femmes atteintes de vulvodynie souffrent plus souvent que les autres femmes d’autres douleurs sans cause identifiable : envies fréquentes d’uriner, douleurs du bas ventre, fibromyalgie (douleurs articulaires et musculaires diffuses), syndrome du colon irritable…

Quel est le traitement ?

Il est important que le médecin ne mette pas en doute la réalité de la douleur.
La douleur est bien présente et peut avoir d’importantes répercussions sur la qualité de vie, au quotidien tout comme au cours de l’activité sexuelle.
Le médecin prendra en compte les différentes composantes et répercussions de cette douleur génitale persistante.
La muqueuse sera correctement hydratée, ce qui est important notamment après la ménopause (lubrifiants pour les rapports sexuels, oestrogènes locaux, crèmes hydratantes) ; un anesthésique local peut être utile pour « faire oublier » la douleur pendant les rapports sexuels ; des antalgiques par voie orale pourront aussi être proposés.
Compte-tenu de la dysfonction musculaire fréquemment associée à la vulvodynie, des séances de rééducation périnéale par une kinésithérapeute ayant connaissance de cette pathologie s’avèrent le plus souvent utiles.
La part émotionnelle de la douleur sera aussi prise en compte : approche psycho-corporelle (hypnose, relaxation, méditation…) ; psychothérapie cognitivo-comportementale (prenant en compte les interactions entre pensées, émotions et comportements), etc.
Des consultations auprès d’un sexologue pour la patiente et son partenaire (souvent impacté lui aussi par le problème), pourront compléter utilement le traitement.

Peut-on guérir de la vulvodynie ?

La vulvodynie n’est pas une maladie « incurable ». La plupart des patientes vont mieux soit spontanément soit grâce à la mise en œuvre d’un accompagnement médical approprié.

 Société Française de Dermatologie 

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